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Les Chroniques de Gusbby !
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Un sourire vous va si bien

Un sourire vous va si bien

 

 

Il n’était que six heures du matin et pourtant la pluie tombait déjà. Cécile éteignit son réveil et s’asseya au bord de son lit en écoutant le bruit des gouttes d’eau s’abattre sur le volet de sa chambre. La journée sera longue, torturante et remplie d’obstacles. Cécile devra être patiente, courageuse et déterminée.

 

Elle se leva de son lit et se dirigea vers sa salle de bain. Malgré le temps qui ne s’annonçait nullement favorable, elle choisit des vêtements adaptés à la météo. Dans la glace, elle se trouvait plutôt séduisante et naturelle, elle en avait oublié ses habits si bien collectionnés. Elle coloria légèrement son visage pour lui redonner un peu de vie. Une vie qui était remplie d’objectifs, de longues études qu’elle avait entreprit et d’un travail dont elle était comblée. Et pourtant cela faisait un an de sa vie qu’elle ressentait ce pincement au cœur, ce vide interminable qui l’a forcé à ne pas rire à la moindre plaisanterie, à détourner le regard aux moindres hommes qui pourraient la fixer ou encore à ne pas allonger un large sourire sur une quelconque photo. Ce que ça pouvait lui manquer de sourire. Postée devant le mur du salon, elle contemplait les différentes photos où son passé de rieuse était chaleureux et réconfortant, notamment où elle apparaissait dans les bras de cet homme, qui paraissait également heureux sur l’unique photo qu’elle détenait de lui. Cécile porta son regard sur un bout de papier plié en quatre qui était posé sur l’unique meuble de son petit salon. Ce papier avait été maudit, insulté, prêt à être déchiré pendant une année entière sans pour autant être déplié. Jusqu'à dimanche dernier, qui tombait précisément à l’anniversaire du départ de l’homme sur la photo. Un homme qui avant de traverser la Manche, lui avait laissé un bout de papier avec les seuls mots, ceux de la destination dans lequel il vivait à présent. Londres. Libre choix de le rejoindre avait-t-il dit. Jusqu'à dimanche dernier, elle n’avait pas déplié ce bout de papier, elle avait toujours espéré que ce soit lui qui revienne un jour. Ils restaient également en contact par téléphone ou via Facebook. Mais voilà, dimanche dernier, alors qu’elle consultait le profil de « Paul B. » elle était restée scotchée devant la photo de Paul qui enlaçait une autre femme, dans une autre ville, une autre soirée, une autre vie. Ce n’était pas le fait de le voir accompagné qui la dérangeait mais plutôt de voir les mêmes habitudes, la même étreinte envers cette fille qui était identique à celle qu’il avait envers Cécile. Elle était restée environ une heure devant le bout de papier avant de l’ouvrir et de connaître le pays, la ville ainsi que le nom de la rue où logeait Paul.

 

Retrouves moi vite, je t’aime

Park Road – Quartier Résidentiel

Porte 3

Londres

 

 

Elle avait pris un billet d’avion sur internet et patienterait jusqu’au weekend prochain pour se rendre à Londres et enfin revoir celui qu’elle aimait et retrouver peut être le bonheur qu’elle avait perdu. Voilà ce qui expliquait son départ et malgré le mauvais temps, elle se battrait corps et âme pour ne pas mouiller ses cheveux ni même une toute autre partie de son corps afin d’être parfaite. Les bottes et le parapluie feront l’affaire. Un taxi attendait devant son domicile. Elle s’y engouffra mais en ressorti la seconde d’après pour aller chercher un bracelet dans son appartement. Elle s’excusa auprès du chauffeur, claqua la porte de la voiture et ne dis pas un mot de tout le trajet qui l’a mena jusqu'à l’aéroport.

 

L’aéroport de Roissy Charles de Gaules était déjà bondé. Les gens se pressaient pour y sortir ou y entrer et avaient la fâcheuse tendance à se percuter. Cécile commanda un cappuccino à emporter et une fois servie, elle prit la direction des sièges pour s’y installer. Mais dans la précipitation elle entra en collision avec un homme qu’elle n’avait pas vu arriver. Résultat, son cappuccino finit à moitié par terre et l’autre moitié sur Monsieur. Maintenant elle faisait partie des personnes qui ont la fâcheuse tendance à se percuter. Ce qu’elle pouvait être maladroite.

 

- Oh, je suis sincèrement désolée... dit-elle à sa victime du jour.

L’homme avait l’air pressé mais n’était pas pour autant énervé contre elle.

- Hm, ce n’est pas grave, j’ai toujours une chemise de rechange dans ma valise, je vais aller quand même nettoyer tout ça...

- Je peux au moins vous offrir quelque chose ? Un café ou un croissant ?

- Non non ça ira je vous remercie, bonne journée, et l’homme prit la direction des toilettes avec un léger sourire.

 

La journée débutait mal, renverser son café sur un innocent qui en plus de ça était séduisant, cela n’avait rien de positif se dit-elle. Elle prit la direction de la porte d’embarquement pour ensuite prendre place dans l’avion. Elle sorti de son sac le livre de C.Gusbby, intitulé «Journal intime d’un amoureux », un écrivain peu médiatisé mais dont les ventes avaient explosées dans la capitale il y a plus d’un an. En y repensant, Paul critiquait toujours l’auteur et son « stupide bouquin », ce qui avait le don d’exaspérer Cécile. Ce souvenir la rendit encore une fois mélancolique. Parfois elle trouvait que la vision de Paul était tellement différente de la sienne. Et même si les opposés s’attirent, n’y a-t-il pas une raison qui pourrait se traduire par le rapprochement de deux personnes ? Cécile sortit de ses pensées, leva la tête et aperçu l’homme à qui elle avait malencontreusement renversé son cappuccino sur sa chemise. Il avait une élégance troublante, comme si il voulait ressentir ce que le monde autour de lui éprouvait. Il croisa son regard et leva les sourcils avec étonnement pour ensuite se diriger vers elle.

 

- Bon et bien, apparemment nous serons l’un à coté de l’autre, je vois que vous avez un livre dans les mains, vous n’allez pas me frapper avec j’espère ? dit-il avec un sourire

- Oh je ne sais pas, si vous comptez être désagréable peut être que je l’utiliserai comme arme en effet ! répondit Lola du tac au tac.

Il s’installa à coté d’elle et regarda la couverture du livre qu’elle tenait entre les mains.

- «Journal intime d’un amoureux » de C. Gusbby, il parait que l’auteur vit un peu reclus sur lui-même et qu’il n’accorde que très peu d’interviews, le livre est bien ?

- C’est sans doute mon livre préféré, on se retrouve dans les personnages et les mots employés apportent vraiment des textes profonds... commença Cécile

- Je vois, je ne l’ai jamais lu et puis d’ailleurs les romans à l’eau de rose ça n’a jamais été mon truc, coupa l’inconnu.

- Si vous ne l’avez jamais lu comment pouvez vous dire que c’est un roman à l’eau de rose ?

- Je le sais c’est tout, dit-il en détournant le regard.

 

Après le décollage de l’avion, Cécile s’était de nouveau plongée dans son livre et son voisin semblait exaspéré en lisant des tas de paperasses administratives. Au bout de vingt minutes, il brisa le silence qui s’était installé entre eux.

- Qu’est ce qui vous amène à Londres, si ce n’est pas indiscret ?

- Disons que c’est plutôt personnel à vrai dire, répondit-elle l’air gêné

- Personnel, très bien, répondit à son tour l’inconnu en s’attardant sur le mot premier mot.

- A vrai dire, commença Cécile tout en refermant son livre et se tournant vers son voisin, j’espère retrouver quelqu’un que je n’ai pas vu depuis longtemps, afin d’avoir la possibilité de mettre certaines choses au clair.

Elle attendait une réaction ou un regard de cet inconnu à coté d’elle. Mais il ne fit rien.

- Je ne sais même pas pourquoi je vous l’ai dit, et elle se tourna cette fois en direction de l’un des hublots de l’avion.

- Vous me l’avez dit parce que je suis pratiquement sûr qu'aucune personne de votre entourage n’est au courant pour votre voyage et qu’en l’avouant à un inconnu vous espérez un avis extérieur sur les questions que vous vous posez.

- Et quelles questions je me pose ? se retourna Cécile

- Celles qui font que vous êtes présente dans cet avion. Est-ce que je fais le bon choix en allant le retrouver ? Que va-t-il dire ? Va-t’il être content de me voir ?

- Attendez une minute, je n’ai pas dis que je devais voir un homme, j’ai simplement dit que je voulais retrouver « quelqu’un ».

 

- Votre coiffure est impeccable, votre tenue vous met en valeur et votre parfum n’est pas trop fort, il est en harmonie avec votre présence. Vous n’allez pas me dire que vous y allez par une simple visite de courtoisie ? lui demanda t-il avec un sourire amusé

- Que j’effectue ce voyage pour un homme ou non je ne vois pas en quoi ça peut vous donner le droit de m’analyser comme vous le faites !

- Je ne vous analyse pas, je constate ce que je vois, si vous allez à Londres pour un homme, cela expliquerez votre regard qui donne l’impression que dernière votre jolie visage il y a un cœur brisé.

Il avait touché là où il fallait. Cécile ne savait plus quoi répondre pour répliquer à cet inconnu qui soit dit en passant avait réussi à savoir l’objet de son voyage et l’état de son cœur à l’heure d’aujourd’hui. Elle attendit une minute avant de raconter son « histoire ».

 

- ll y a tout juste un an, j’étais avec un homme avec qui je voulais faire ma vie. Il a reçu une promotion pour pouvoir travailler en Angleterre mais malheureusement j’étais bloquée par mes études de médecine et donc je n’ai pas pu partir avec lui. Mais il m’a laissé ceci, elle montra un bout de papier plié en deux à son voisin où il pouvait lire, « Retrouves moi vite, je t’aime » ainsi que l’adresse de son appartement à Londres.

Peut être que j’aurais dû faire plus d’efforts pour aller le voir au moins une fois, peut être qu’à son tour il serait revenu aussi. Mais on ne s'est pas revus. On s’appelait souvent, du moins au début. C’est passé d’une fois par jour à une fois par semaine puis à une fois tous les quinze jours environ. J’en avais un peu marre de cette situation alors un soir j’ai pris le taureau par les cornes et je lui ai fais comprendre ma façon de voir les choses. Il m’a dit qu’il n’y pouvait rien, qu’il m’avait proposé que je vienne et qu’il n’avait pas l’intention de revenir en tout cas. Depuis trois mois on ne se parle plus même si j’ai essayé de rentrer en contact avec lui, rien n’y fait. Et il y a tout juste quelques jours, j’ai décidé de prendre un billet, d’aller le voir et peut être essayé de le récupérer, de lui faire comprendre que moi je suis venu, pourquoi lui ne reviendrait-il pas ?

- N’avez-vous pas peur que de son coté qu’il est refait sa vie ? Du moins qu’il est tiré un trait sur vous, voire qu’il fréquente quelqu’un d’autre ? demanda son voisin

Cécile attendit un moment avant de répondre

- Je ne pense pas qu’il a refait sa vie non.

Elle regarda son voisin qui fit la grimace.

- Quoi ?

- Rien rien, répondit il

- Mais si dites moi, apparemment vous avez la langue bien pendue.

 

 

- Je trouve juste cela absurde que ça soit à vous de vous déplacer. Je veux dire que c’est lui qui a fait ce choix, comme il l’a dit, il ne vous impose rien mais en même temps il indique qu’il vous a proposé de venir. Soit ce type est schizophrène soit vous ne comptez pas assez pour lui pour qu’il fasse les efforts nécessaires. Je parie que ce type est un artiste du genre peintre ou musicien et que pour lui le monde n’est axé que sur lui-même, du moins selon son avis. Et en conclusion, vous n’étiez qu’une simple muse et comme toutes les muses il y a une période où elles deviennent seulement une simple boîte à archives où l’on a oublié les détails qui faisaient fleurir notre cœur.

- Dites moi, vous êtes autant critique avec tout le monde ou vous vous êtes dis « tiens aujourd’hui je vais me défouler sur quelqu’un ? Vous étiez plus aimable lorsque je vous ai renversé mon cappuccino.

- Justement c’est pour le coup du café, je suis vraiment rancunier vous savez, et il fixa Cécile puis ria ce qui la détendit un peu. Je donne simplement mon avis sur la chose, vous êtes amoureuse, vous n’y pouvais rien, faites juste attention quand vous arrivez à Londres, la déception parfois est simplement au coin de la rue.

- Nous verrons mais je pense que tout se passera bien.

 

Le vol dura un peu plus d’une heure et quart et lorsqu’il fut arrivé à l’aéroport de Heathrow, Cécile et son bel inconnu continuaient à papoter.

-Vous ne m’avez pas dit pourquoi vous êtes à Londres, demanda t-elle

- Oh, je dois régler un contrat pour l’un de mes clients, il est un peu difficile et hésitant, je vais voir si le contrat en vaut la chandelle..

- En espérant qu’à la fin de la journée, nous aurons les idées plus claires concernant notre avenir, sorti Cécile tout en souriant.

Les deux personnages s’arrêtèrent.

- Bon et bien je pense que c’est ici que l’on va se dire au revoir et se souhaiter bonne chance, même si je pense que pour vous il vous faudra un maximum de chance ! s’exclama l’inconnu en souriant

- Je vais croiser les doigts pour qu’une autre femme vous renverse quelque chose sur vous, parfois vous êtes un peu désagréable ! dit-elle avec un regard sévère

- J’espère qu’elle sera également délicieuse et sociable comme vous l’avez été durant ce voyage en ma compagnie, et il remarqua qu’elle rougissait légèrement. Bon, alors je vous souhaite une bonne journée Cécile

- Comment connaissez-vous mon nom ? S’étonna t-elle

- C’est écrit sur votre bracelet, vous avez peur d’oublier votre identité ?

- Allez filez vous redevenez désagréable ! s’exclama t-elle tout en riant.

 

 

 

Elle se dirigea maintenant vers la gare de l’aéroport, London Heathrow Station, où se trouvait le train qui menait directement au centre de Londres. Le trajet dura vingt minutes. Vingt minutes durant lesquelles elle avait toutes ses pensées tournaient vers Paul. Elle ne voulait pas croire les paroles du jeune inconnu dans l’avion, pour elle, elle retrouverait l’homme qu’elle avait perdu il y a un an, chaleureux, surprenant et amoureux. Quoi que ?

Cécile descendit à London Paddington, un arrêt de train qui se situait dans le centre de Londres. Elle réussit ensuite à monter dans un taxi et indiqua au chauffeur l’adresse qui était inscrit sur le bout de papier qu’elle gardait précieusement dans son livre.

L’endroit indiqué sur le bout de papier se situait dans la banlieue de Londres, non loin d’un parc qui donnait sur des bâtiments résidentiels. Une fois déposé, Lola chercha la porte d’entrée numéro 3. Elle croisa un résidant et en profita pour y entrer en toute discrétion. Elle rechercha sur les boîtes aux lettres le nom de famille de Paul. « Appartment 201 », elle gravit les escaliers qui la mena au 2ème étage de la résidence où se trouvaient deux portes qui étaient à chacune des extrémités du couloir. L’appartement en question se trouvait à sa droite. Elle reconnut au pas de la porte l’une des paires de chaussures de Paul. Il avait toujours l’habitude de les laisser devant la porte de n’importe quel appartement où il se trouvait. Se rappelant de ce souvenir, elle fit le plein de courage et sonna à la porte. Cécile attendit environ une dizaine de secondes avant que la porte ne s’ouvre. Une femme était devant elle, avec une innocence qui ne lui plaisait pas du tout.

 

- Est-ce que je peux vous aider ? lui demanda la jeune femme d’un air perplexe.

Elle avait les cheveux blonds, la peau très claire et un joli sourire. Le même sourire que Cécile avait remarqué sur les photos de la page Facebook de Paul. Le même sourire, la même étreinte, la même fille. Cécile essaya de se remettre les idées en place et de ne montrer aucune émotion devant cette fille.

- Oui, hm, je suis venue voir Paul, du moins s’il habite bien ici

- Vous êtes une amie ?

- On peut dire ça oui.

- Il est sous la douche mais je vous en prie entrez.

Sous la douche ? Bah tiens. L’appartement était assez simple, il y avait les empruntes du quotidien de l’homme qu’elle aimait. Les bouquins dans la bibliothèque, les accessoires de peinture ou encore les vinyles qui lui rappelaient encore une fois la personnalité de Paul. Chaleureux, surprenant, amoureux. Chaleureux avec les onces de couleurs qu’il utilisait pour sa peinture et également l’étreinte qu’il porta à cette femme lorsqu’il sortit de la douche.

 

Surprenant comme les gestes ou les mots qu’il pouvait adresser à Cécile qui étaient identiques au baiser qu’il déposa sur les lèvres encore une fois à cette même femme. Et amoureux, comme il a toujours été envers la nature ou l’art, et qui à présent donnait tout son amour à cette femme qu’il tenait dans ses bras. Cécile en avait la nausée.

- Chéri, on n'est pas seuls, il y a quelqu’un pour toi, lui dit la jeune femme.

Paul se tourna et vit Cécile.

- Oh, en effet. Il était surprit et avait du mal à regarder dans les yeux.

- Bonjour Paul, sortie Cécile d’une voix neutre.

- Euhm chérie, tu peux nous laisser un moment s’il te plait ? demanda t-il à sa compagne

- A vrai dire, j’en aurai pas pour longtemps donc elle peut rester mais vu que c’est chez toi

- C’est aussi chez moi, coupa la jeune femme.

- Je préférerai tout de même que l’on parle que tous les deux, Mégane n’est pas concernée par ça.

- A vrai dire, je ne sais pas combien de personnes sont concernées mais enfin bref, c’était à ça dont je devais m’attendre il y a encore à peine trois mois ? Que si je venais je devrais partager un clic clac ou un lit avec elle?

- De quoi est ce qu’elle parle? se tourna la jolie blonde vers Paul.

- Je vais vous dire de quoi je parle. Mégane, c’est bien ça ? Est-ce que à vous aussi il vous écrit des mots sur des bouts de papier dont vous avez toujours la manie de les relire et de sourire juste après ? Est-ce que à vous aussi à votre premier rendez-vous ou à votre première rencontre il a encore utilisé le charme du bout de papier ? Parce que faites attention à vous, c’est destructeur. Vous mettez toute votre énergie à ouvrir votre cœur pour que ces mots inscrites sur un vulgaire bout de papier prennent tout leur sens. Mais au fond, qu’est ce que ça prouve ? Rien. Je suis venue ici parce que j’avais envie de le récupérer, de m’excuser de ne pas l’avoir rejoint il y a un an et également de la dispute qu’on a eu il y a tout juste trois mois, Lola se tourna ensuite vers Paul, mais quand je vois que tu as les mêmes habitudes que tu avais avec moi, je me dis qu’à la fin de ce voyage je serai venue ici pour voir qui tu es vraiment, un profiteur, un lâche et un menteur. Fais attention à toi, peut être que Mégane sera moins naïve que moi et qu’elle s’apercevra dans quoi elle s’est embarquée. Sur ce, pardon de ce dérangement, il faut que j’aille vomir maintenant. En prenant la direction de la porte, Cécile entendit la fameuse Mégane qui cria à Paul « C’est pour ça que certains weekends tu m’encourageais pour que je retourne chez mes parents ??? »

 

 

Il était environ 18h quand Cécile marchait le long de la Tamise. Même si elle s’était montrée courageuse à l’égard de Paul ça ne l’empêchait pas pour autant de pleurer sa solitude. Elle ne voulait pas essuyer ses larmes, sans doute un désir que le vent soufflant sur Londres les emporte. Elle avait aimé et elle avait perdu. Est-ce que c’est ça au fond l’amour ? Souffrir sans espoir de guérir un jour ? Dans les pensées de Cécile, aucune réponse n’apparaissait. Elle restait immobile là au milieu d’un pont, accoudée sur la pierre froide à regarder les péniches et autres bateaux qui naviguaient sous un soleil qui se couchait tout doucement. Un homme s’arrêta juste à côté d’elle. Elle le regarda.

- Vous ?

L’inconnu de l’avion regardait paisiblement le fleuve de la Tamise.

- Je suppose que ce n’est pas que le vent qui vous fait pleurer, pas vrai ? »

Elle ne répondit pas tout de suite, elle avait du mal à parler.

- Je vous ai menti tout à l’heure …

- A quel propos ?

- Il fréquente quelqu’un, c’était sous mes yeux et je voulais continuer à faire l’aveugle parce que je voulais voir si je lui avais manqué ou s’il pensait encore à moi. Et en le voyant avec une autre, ça m’a révolté et juste après anéantie. Je me sens triste et ridicule..

- Pourquoi ridicule ? Je trouve que vous avez été très courageuse. Venir jusqu’ici pour revoir celui que vous aimez, encaisser le fait qu’il est avec une autre et juste après lui montrer votre ressenti, très peu de femmes ont le courage de faire ce que vous avez fait, c’est dommage pour elles d’ailleurs.

Cécile ne savait pas quoi lui répondre et avait toujours le bout de papier de Paul qu’elle serrait dans le creux de sa main, l’inconnu y prêta attention.

- Vous ne pensez pas qu’il serait temps de se débarrasser de ce truc ? Vous savez, aller de l’avant et penser à son bonheur, ne veux pas dire que l’on est égoïste, car avant de vouloir sauver les autres il faut d’abord se sauver soi même Cécile. Allez, un dernier effort, je vous promets que sa ira mieux.

Cécile regarda son poing qu’elle desserra tout doucement pour apercevoir le bout de papier froissé et humide qui était plié dans le creux de sa main. Au fur et à mesure qu’elle ouvrait la main, le bout de papier vacillait sous la menace du vent qui le menaçait de l’emporter.

Quelques secondes plus tard, le bout de papier était porté en l’air sans savoir où aller et il fallut une bourrasque de vent pour le faire partir au milieu de l’eau où l’encre commençait déjà à disparaître comme les larmes sur les joues de Cécile.

 

 

Dans l’aéroport de Heathrow, Cécile et son nouvel ami étaient prêts à embarquer et patientaient dans la file d’attente.

« Vous savez que tout a l’heure vous avez cité C.Gusbby ?

- Ah bon ? A quel moment ?

- « Allez de l’avant et penser à son bonheur, ne veux pas dire que l’on est égoïste car avant de vouloir sauver les autres il faut d’abord se sauver soi même », vous êtes sur que vous n’avez jamais lu « Journal intime d’un amoureux »?

- Non, je vous assure, répondit-il avec un sourire.

- C’est curieux. Au fait, comment c’est passé votre journée ? Le contrat était intéressant ?

- Il était intéressant oui mais je pense que mon client n’est pas encore prêt pour se lancer dans une littérature internationale, il a encore besoin de faire son propre chemin.

- Littérature ? Peut être que vous avons enfin un point commun, lui dit-elle amusée.

 

Le vol fut agréable pour Cécile, elle n’avait plus d’appréhension seulement un rire qu’elle ne pouvait pas contrôler dû au bel inconnu et à ses histoires insolites qu’il ne pouvait s’empêcher de raconter. Elle n’avait besoin de rien d’autre, juste de cet inconnu qui arrivait à lire en elle comme dans un livre ouvert et qui de son coté se livrait sans restriction ou fausse sincérité. A l’aéroport de Paris, les deux personnages étaient toujours en train de converser puis s’arrêtèrent lorsqu’ils arrivèrent à quelques mètres de la sortie.

- Bon et bien, je suppose que c’est ici que nos chemins se séparent.. commença Cécile.

- Pourquoi est ce que nos chemins devraient se séparer ici ? Et si, tout ça c’était juste un commencement ?

- Je ne sais pas, je ne connais même pas votre prénom mais il est vrai que votre présence était agréable, voir très agréable.

- Même quand j’ai osé vous critiquez ouvertement ? lui demanda t-il amusé

- Oh oui mais vous êtes toujours sous la menace d’un second café qui peux s’abattre sur vous !

- Je vois, dit il en rigolant puis en reprenant son sérieux, j’aimerai vous revoir Cécile.

- Vous connaissez mon prénom, alors que moi je ne connais même pas le votre.

L’homme sortie de sa veste une carte et lui tendit.

- Mon numéro personnel est au dos, s’il vous plait n’attendez pas trop longtemps cette fois, je ne me le pardonnerai pas, lui dit-il en souriant

Cécile a regarda la carte. « C.Gussby – Auteur – PARIS »

Elle releva la tête avec stupeur et la bouche grande ouverte, l’inconnu était déjà monté dans un taxi et elle jurait qu’il avait accordé un dernier regard avant que la voiture ne démarre.

 

 

 

Cécile était assise sur son lit avec son téléphone à la main et une carte dans l’autre. Cela faisait une semaine qu’elle hésitait à appeler cet inconnu, son inconnu. Et pourtant elle en mourrait d’envie. Elle fit deux tentatives où elle ne composa pas jusqu’au bout le numéro de Guillaume. Guillaume ? Voila qu’elle l’appelait par son prénom. Au bout de la troisième tentative, elle réussit à ne pas raccrocher et tomba sur le répondeur de l’auteur. « Bonjour vous êtes bien sur le répondeur de Guillaume C.Gusbby laissez un message et je vous rappellerai peut être si vous avez une belle histoire à me raconter ! Bip »

- Euhm oui Bonjour, c’est Cécile j’ai peut être une petite histoire à raconter, et si on décidait de se revoir ? Autre part que dans un avion bien entendu, et qu’on irait papoter autour d’un verre ou simplement d’un café hein ! Enfin voila, vous avez mon numéro cette fois, Bonne journée ! » Elle avait réussi à l’appeler, bon en laissant un simple message, il lui suffisait d’attendre, de toute façon elle en a avait l’habitude avec les hommes. Son portable se mit à sonner au bout de quelques minutes et un sourire se dessina sur son visage.

- Oui allo ?

- Votre histoire m’a beaucoup plut vous savez, est ce que je peux vous inviter à boire un verre ? Pour les cafés, sans vous vexer j’ai assez donné dit-il en riant

- Je vais vous suivre là dessus, partons pour allons boire un verre, hm, vous passez me prendre pour neuf heures ? Je vous enverrai mon adresse par SMS.

- Bon très bien, je vais attendre une nouvelle fois mais ça en vaut la peine, alors à ce soir Cécile.

- A ce soir.»

 

Elle raccrocha et regarda la petite carte qu’elle s’était amusée à plier durant la conversation téléphonique.

C’est dingue comme un simple bout de papier peut influencer notre humeur de la journée et dans ses pensées, elle avait enfin obtenu sa réponse. Un large sourire se dessina sur son visage.

 

 

 

 

 

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