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Les Chroniques de Gusbby !
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Amour d'enfance

Amour d'enfance

 

Une feuille tombe d’un arbre et se dépose silencieusement sur le sol. La couleur de cette feuille annonce le début de l’automne. Les enfants s’amusent dans la cour d’école, certains se courent après, d’autres tapent dans un ballon. Une petite fille reste debout toute seule dans l’un des coins de la cour où elle observe tous les autres enfants sans faire le moindre geste. Son regard exprime un sentiment de solitude et de peur de l’inconnu. Un garçon s’avance vers elle et lui parle en montrant le ballon qu’il tient dans les mains. La petite fille fait non de la tête. Le garçon regarde autour de lui et s’attarde sur le grand bac à sable au centre de la cour. Il reparle à la petite fille tout en désignant le bac à sable. Cette fois ci, la petite fille fait oui de la tête. Alors, le garçon chute dans son ballon pour s’en débarrasser et tend sa main à la petite fille qu’elle prend sans hésiter. Les deux enfants courent en direction du bac à sable, toujours main dans la main.

 

 

Le feu passe au vert et les voitures démarrent. Le soleil est encore présent dans le ciel où la température de la ville avoisine les vingt degrés et qu’il est bientôt 18h00. Au volant de sa Clio, Léon écoute le dernier titre de Coldplay qui passe à la radio tout en chantant à voix basse le refrain. Il prend la direction de la rue longeant le quai ou sont amarrées plusieurs péniches pour pouvoir se garer sur un parking non loin du centre ville. Une fois sorti de sa voiture et effectué une marche de cinq minutes, il rejoint un groupe d’amis installés sur la terrasse d’un café. Leurs discutions sont portés sur les études, le travail, les soirées, les amours et bien entendu les emmerdes. Léon explique son emploi et les études qu’il continue à côté, tout en évitant d’aborder les amours comme sujet. Une heure plus tard, le groupe règle les boissons et décolle de la terrasse pour atterrir à quelques rues plus loin dans un fast food où les caisses sont bondées, les enfants sont par terre en train de jouer et où on a l’impression de crier pour pouvoir commander des tranches de pain et un steak haché. Dans la cohue du restaurant, Léon aperçoit instinctivement Lola. Il pourrait reconnaître ses yeux dans n’importe quel endroit ou circonstances et quant à son parfum, il embaume son esprit. Elle est accompagnée de sa meilleure amie, Julie, d’un garçon qu’il ne connaît pas, et bien entendu de Matthias, son fidèle petit ami. Léon fait en sorte de ne pas être vu.

« Trop tard, on ne bluff pas une bluffeuse tu sais ! »

Et la voila, devant lui, le sourire au coin des lèvres et la joie de le revoir depuis des jours maintenant. Pourtant peu expressif, il ne peut s’empêcher de lui rendre son sourire. Il observe la main de Lola qui vient de se poser sur son bras, une main si délicate qu’il aurait volontiers envie de prendre dans sa propre main. Mais ce geste qu’elle vient de faire à son encontre perd toute délicatesse lorsqu’il observe l’objet qui scintille sur cette main.

« Jolie bague … » Elle ne rougit pas mais baisse les yeux en regardant la bague.

« Oui, Matt me l’a offert il y a 3 jours, pour mon anniversaire. Un anniversaire auquel d’ailleurs tu n’es pas venu. M’avais tu oubliée ? lui demande t en le regardant dans les yeux.

- Tu sais très bien que personne ne peut t’oublier.

- Oui mais je parle précisément de toi Léon. Tu sais tu connaitrais un peu plus Matt je pense que tu l’apprécierais.

- Le peu de choses que je connais de lui me suffit amplement » coupa Léon.

 

Le sois disant Matt appelle Lola pour l’avertir qu’ils s’en vont. Le regard de celui-ci se mélangeait à l’arrogance et au défi.

« Ton copain t’attend » dit il en ne la regardant pas dans les yeux. Elle le regarde pendant quelques secondes puis tourne les talons sans adresser un mot et prend la direction de la sortie.

 

Résultat : Matt 1 – Léon 0. Voila comment il ressentait les choses. Pour le réconforter, ses amis ressortent toutes sortes de critiques à l’encontre de ce Matt, qui aurait la réputation grandeur nature d’avoir plusieurs aventures. Est-ce que Lola est au courant ? Léon ne le sais pas et ne dira rien. Elle a l’air heureuse, c’est ce qui compte. Son groupe d’amis sortent du fast-food aux environs de 21h et se dirigent en direction d’un appartement non loin du centre ville pour une soirée bien arrosée.

Les bouteilles sont par terre, les filles à moitié nues et l’on tend un verre de whisky non dilué aux arrivants qui ne sont pas soulés. Les fêtards ne parlent pas mais se crient les uns sur l’autre. Léon regrette déjà d’avoir mis les pieds dans cette beuverie. Ses amis lui conseillent de s’amuser un peu, de se changer les idées. Il ingurgite un fond de vodka qui a du mal à passer. La musique est trop forte et Léon a l’impression que ses oreilles vont se mettre à saigner. Une fille plutôt charmante se présente et s’installe à côté de lui. Elle se prénomme Pauline. Elle est étudiante en fac de droit. Elle parle d’une voix assez calme comparé aux autres filles présentent à la soirée. Après quelques verres échangés et de discutions animées, Léon et Pauline prennent la direction de la chambre où ils commencent notamment à s’embrasser et à enlever leurs hauts de leur habits. Léon sent quelque chose vibrer dans sa poche et commence à mettre la main pour en sortir le portable mais Pauline prend sa main pour la mettre sur sa poitrine. Mais le portable continue de vibrer et Léon s’éloigne d’elle et s’excuse en en décrochant son téléphone. C’est Julie, elle est paniquée, Lola ne va pas bien, elle est a moitié soule, à la limite dans le coma et les seules choses qu’elle ai dite se résume en une phrase « Il me manque, appelle le ». Léon rassure Julie en lui expliquant les gestes de secours de base et lui dit qu’il arrive d’ici une quinzaine de minutes. Fin de l’appel. Il regarde maintenant Pauline. Elle s’est rhabillée entre temps et le regarde fixement.

« Ecoute Pauline, je suis désolé, j’ai une urgence, mais tu sais …commence Léon

  • Comment s’appelle t – elle ? demande Pauline d’une voix calme.

  • Lola, elle s’appelle Lola.

  • Tu l’aimes beaucoup pas vrai ? C’est bien plus qu’une simple amie ça se voit à l’humeur que tu avais quand tu as débarqué à cette soirée. redemanda Pauline avec un sourire

  • Je l’aime depuis toujours à vrai dire…

  • Et bien va la secourir, c’est peut être ta chance cette fois ci. Et puis t’en fais pas pour moi » déclare Pauline en baissant les yeux une dernière fois.

Léon l’embrasse sur la joue et la remercie.

 

 

Il est au volant de sa voiture et va le plus vite possible pour aller retrouver Lola malgré les feux rouges, les stops, les radars, les patrouilles de flics et la pluie qui tombe de plus en plus fort. Il roule à 90 km/h quand c’est limité à 50 et manque de peu de tamponner l’arrière d’une voiture. Quand il arrive au lieu indiqué par Julie, il est essoufflé mais parvient facilement à la retrouver. Elle est assise à côté de Lola. Se tenant contre un mur et la tête sur ses genoux, Lola à l’air absente et la trace du mascara sur ses joues indique qu’elle a sans doute pleuré au cours de la soirée. Devant elle, Matthias hausse le ton à son égard.

« Allez viens je te dis !

  • Je t’ai dis que, je veux rester là laisse moi..

  • Putain tu me fou grave la honte, on dirait une paumée. Oui je t’ai trompé et alors ? Tu étais au courant non ? Et maintenant tu fais des manières quoi !

  • Mais bordel tu vas me lâcher oui ? J’ai plus envie de te voir, c’est comme ça et puis de toute manière j’aime quelqu’un d’autre, je n’allais pas me voiler la face pour toi !

  • Oh tu aimes quelqu’un d’autre ? Arrête de mentir, qui voudrais de toi maintenant que tu t’es fais tromper ? Tu as l’air d’une dépravée.

  • Moi je suis là », répondit Léon

 

Léon regarde Matt avec colère et a le point serré pour s’empêcher de lui en coller une. Il s’avance et se met accroupi devant Lola et lui demande si elle désire rentrer chez elle. Elle fait oui de la tête. Léon la soulève et la porte jusqu'à sa voiture. Derrière lui, Matt jure à son encontre. C’est à base de « tapette » et autres mots futiles qui n’atteigne pas Léon. Et quand il se retourne en faisant semblant de vouloir le frapper, Matt recule, trébuche et manque de chance pose sa main dans une merde de chien. La voiture de Léon file déjà dans la nuit sombre.

 

La pluie s’arrête peu a peu quand Léon regagne l’appartement de Lola. Elle a l’air plus calme, plus apaisée comme si quelque chose l’avait rassurée. Sans doute parce que en peu de temps elle a  réussi à s’endormir sur le siège de la voiture. Léon la réveille en douceur, ils viennent d’arriver devant la résidence de Lola. Cette fois ci il la tient par la taille pour l’aider à grimper les trois escaliers qui mène à son appartement. Mais une fois franchit la porte elle a une envie de vomir. Léon la conduit le plus rapidement possible aux toilettes. Il lui tient les cheveux. Même dans cette situation peu éclatante, il trouve que ses cheveux sont toujours soyeux et agréables à caresser. Il prend quand même la décision de lui laver un peu le visage et les cheveux pour qu’elle se sente un peu mieux. Quand il met une serviette sur ses cheveux, elle le regarde avec un grand sourire.

« Qu’est ce qui te fais autant sourire ? lui demande-t-il

  • Tu te souviens quand on avait 10 ans et qu’on allait se baigner dans la piscine de mon père, j’avais trébuché au bord et je mettais cogné le genou avant de tomber dans l’eau. Et toi la première chose que tu as faite c’était de tout de suite sauter dans l’eau pour venir me chercher. Tu m’as emmitouflée dans une serviette et je n’arrivais pas à lâcher ma main de la tienne.

  • - Oui je m’en souviens, à cet âge là déjà tu avais des envies d’autodestruction ! répondit-il avec un regard sévère.

  • Mais pourtant tu étais là.. Quand j’ai pleuré la première fois pour un garçon, quand je me suis retrouvée seule dans une nouvelle école et que tu es venue me proposer de jouer avec toi, quand ma mère est tombée malade tu étais aussi présent pour moi !

  • Parce que je suis ton ami, tu l’as toi-même dit, en 3éme je me souviens.

Lola s’allongea sur son lit

- On est plus des enfants Léon..

- Pourtant c’était bien plus simple quand on avait 4 ans.

- Tu le penses vraiment ? dit Lola sur un ton de colère, Et on en est nous tous les deux ? Dis moi ! Quand j’ai quelqu’un dans ma vie j’ai l’impression que tu es mourant, tous les jours et pourtant tu arrives à ma rescousse quand ça ne va pas ! Et quand tu as quelqu’un, ça me bouffe de l’intérieur parce que j’ai peur que tu t’éloignes de moi mais je fais semblant d’être heureuse, je suis contente pour toi, mais moi je me sens pas bien du tout.

- Tu n’es pas la seule dans le cas là et puis merde qu’est ce que tu es en train de m’avouer là ? Qu’est ce que tu attends de moi ? lui répondit Léon en haussant la voix.

- Que tu sois sincère ! haussa Lola en s’asseyant sur le lit.

- Quoi ? Je ne le suis pas ? Je ne t’ai jamais menti, j’ai toujours fais ce qu’il fallait pour que tu ailles bien..

- Je parlais de tes sentiments Léon ! Pourquoi pendant tout ce temps, avec tout ce que tu as fais pour moi, tu ne m’as jamais dis que tu avais des sentiments pour moi ?! Et ne me mens pas, tu fais peut être semblant de ne rien dire quand j’ai quelqu’un mais tes yeux sont tout le temps tristes !

- Et bien parlons en de tes relations, tu es toujours avec quelqu’un, d’ailleurs encore ce soir tu étais avec monsieur merde de chien dans la main, comment voulais tu que je déclare quoi que se soit avec tes amours de la journée ?!

- Parce que je voulais que au moins une fois tu te battes et que tu me remettes à ma place, cette place elle est auprès de toi, c’est une évidence et pourtant tu met toujours une barrière entre nous !Et puis ne parlons pas de …

- Ou est ta bague Lola ? coupa Léon

Elle patienta quelques secondes avant de répondre à voix basse :

« Je l’ai rendue à Matt. Juste après qu’on se soit croisés. Elle te faisait trop mal et puis d’ailleurs je ne l’aimais pas vraiment »

Elle fuit son regard et pourtant elle est à deux doigts de pleurer mais elle reprend des forces pour lui demander s’il peut la laisser un peu seule maintenant qu’elle va mieux. Léon ne peut s’empêcher de l’embrasser sur la joue, si proche des lèvres, avant de s’en aller avec quelques regrets.

 

Lola marche dans le parc. Elle a le regard absent et à la fois triste et n’arrête pas de penser à la discussion de la veille et de toutes les choses qui s’étaient passées. Elle s’en veux de la manière dont elle a expliqué les choses à Léon, il a toujours été là, peut être que maintenant il ne le sera plus. Elle s’assoit sur un banc où il y a déjà plusieurs années, elle a gravé son prénom et celui de Léon. Elle regrette cette époque, la naïveté était présente mais c’était plus facile, les sentiments étaient plus simples à exprimer et il n’y avait sans doute pas de peine de cœur. Une peine qu’elle ressent à son cœur à l’instant qui s’exprime sans doute par les larmes qui coulent sur ses joues. Et pourtant...

Un jeune homme se met à côté d’elle avec un ballon à la main et la regarde avec un regard attendrissant.

« Tu as l’air un peu triste, tu veux qu’on aille jouer un peu ? »

Lola fait non de la tête avec un léger sourire. Le jeune homme se lève et prend la main de Lola pour qu’elle se lève. Elle se trouve maintenant juste en face de lui quand le jeune homme lui dit :

 

« Promet moi juste une chose Lola. Arrête de te faire du mal ou de te mettre en danger, parce que je t’aime et que je ne voudrais pas te perdre, dit Léon en essuyant les larmes imprégnées sur les joues de Lola.

- Et toi promet moi de ne jamais me laisser toute seule, parce que je t’aime et que sans toi je suis perdue »

 

 

Alors, le garçon chute dans son ballon pour s’en débarrasser et embrasse la fille sans hésiter. Les deux enfants marchent en direction du bac à sable, toujours main dans la main.

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