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Les Chroniques de Gusbby !
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La portée des coups . . .

 La portée des coups . . 

 

Lucien marchait sur le parking sans se retourner, ni même adresser un regard sur ce qui l’entouré. Il monta dans la voiture et la démarra en faisant semblant que tout allait bien. Un dernier regard adressait à ce visage qui souriait à un homme, puis il accéléra. Histoire de fuir sans doute. Il roula environ dix bonnes minutes avant de prendre la direction d’un pôle universitaire, là où un samedi soir le calme est absolu. Il s’arrêta brusquement sur un petit parking non loin d’un gymnase. Il éteignit le moteur. Enleva sa ceinture de sécurité. Il essayait de respirer calmement, sans s’énerver ni précipité les choses. Il pouvait entendre le vent effleurer les buissons à demi éclairés devant sa voiture. Et puis quand plus aucun son n’osait s’aventurer dans la pénombre, il éclata en sanglot. La fatigue était présente avec sa tristesse car il n’essaya même pas d’essuyer les larmes qui coulaient le long de ses joues. Comment tout ceci pouvait il être réel ? Comment ses larmes autrefois si absentes pouvaient elles surgirent d’un instant ? Lucien n’arrivait pas à se faire à l’idée se ce qu’il venait de voir dix minutes auparavant. Il s’écroula sur le côté, comme son monde avant lui.

 

Auparavant, Lucien avait rencontré Eloïse il y a environ neuf mois. Certains diraient « à une soirée quelconque » mais pour lui c’était une soirée qu’il n’arrivait pas à oublier. Peut être que le champagne lui avait donné assez de courage pour lui parler, lui raconter quelques blagues et s’intéressait à ce qu’elle faisait, mais voila ce soir là, il avait eu un coup de foudre monumental. Si bien que quelques jours plus tard, Lucien revoyait Eloïse, la séduit et l’embrassa sur le palier de sa maison. Elle était belle, douce et attachante. Comment la voir autrement ? Les mois passèrent. Entre temps, Lucien s’était attaché à elle et le lui avait bien évidemment dévoilé spontanément. Mais est ce que cela était réciproque ? Il n’essayait pas d’y penser. Pourquoi penser à des choses négatives, quand on a le bonheur au bout des doigts ? Justement, il ne l’avait qu’au bout des doigts. Plusieurs fois, Eloïse paraissait absente, distante et changer souvent d’apriori ou d’avis. Rien de grave. Mais peut être qu’à ce moment là, Lucien, dont l’amour pour elle devenait au top de sa forme aurait dû se mettre en retrait. Il essayait de savoir bien évidemment ce qu’il n’allait pas, protecteur comme il était. Et à force de persévérance (et de disputes), la sentence tomba. Elle ne l’aimait pas. Les gestes, les intentions ou les mots de Lucien ne lui manquait pas. Sept mois passés à la rendre heureuse sans trop la gâter en essayant bien entendu de toujours être présente sans pour autant être étouffant. Lucien ressenti le coup bas l’atteindre de plein fouet. Ils se séparèrent en déchirement, du moins plus pour Lucien que pour Eloïse car même si elle désirait continuer leur aventure après ce qu’elle avait déclaré, l’annonce de rupture venant de Lucien ne lui avait fait ni chaud ni froid. Il avait gardé sa dignité mais également son amour pour elle.

 

Et voilà qu’un mois plus tard, il la revit, la main dans celle d’un autre. Cette vision était meurtrière pour lui. Et la balle de pistolet qui s’était logé dedans, surnommé « Déception » et bien.. il avait lui-même appuyé sur la gâchette sans s’en rendre compte. Il avait vu dans le sourire d’Eloïse tout ce qu’il n’avait pas eu la chance de ressentir. Elle aimait le garçon qui riait à ses côtés, elle le lui déclarait à chaque regard, dans chaque geste de complicité ou de tendresse. Lucien vit plusieurs images à la fois où la noirceur et les limbes lui tendait les bras pendant qu’un double de lui-même lui faisait la morale, crier des reproches et dicter les bonnes conduites à suivre. Dans une salle de classe à demi éclairée, un lion était abattu. Les mots d’Eloïse résonnaient dans le champ désert où se trouvait à présent Lucien. Un bruit sourd se faisait entendre. Et puis la réalité refaisait surface. Il ouvrit les yeux et distingué la boite a gant. Sa tête était posée sur le siège passager et le frein à main lui rentré dans les côtes.

 

Le bruit sourd était désormais tout proche. Quelqu’un toqué à la vitre. Au vu de son regard et de ses habits, il ne pouvait s’agir que d’un vigile. Lucien se releva et ouvrit la fenêtre.

 

« Bonsoir Monsieur, vous allez bien ? »

Lucien ne répondit pas tout de suite. L’homme qui se tenait devant lui avec sa lampe torche avait un regard sévère mais on pouvait y distinguer de l’inquiétude dans ses yeux.

« - Ca va très bien pourquoi ?

-    Je vous ai vu arriver sur le parking avec votre voiture et quelques secondes après vous écrouler dans votre voiture.

-    Oui en effet, Lucien regarda tout autour de sa voiture puis regarda de nouveau le vigile, je suis fatigué, j’ai préféré m’arrêter un peu pour me reposer quelques minutes... »

Le vigile ne disait rien et continué à fixer Lucien comme s’il savait qu’il ne disait pas la vérité.

« Très bien, je ne vais pas vous embêter plus longtemps, par contre vous vous situez sur un parking privé, je vous laisse vous réveiller en attendant mais quand je repasserai, il serait préférable que vous ne soyez plus là. Les directives, vous me comprenez ?

- Il n’y a pas de soucis, j’attends une petite minute et je m’en vais, répondit Lucien tout en souriant. »

Lucien referma la vitre de sa voiture et respira profondément. Il se sentait nauséeux mais surtout honteux que quelqu’un est pu le voir aussi faible pendant un instant Il démarra sa voiture, remit la ceinture de sécurité et regarda une dernière fois le jeune homme aux yeux rouge dans le rétroviseur.

 

Il y a tellement bien plus triste que nos peines de cœur. Il parait que parfois le monde est beau. Pourtant en filant dans la nuit ténébreuse et froide d’un mois de février, Lucien ne pouvait s’empêcher de se dire que quand quelqu’un a atteint notre cœur, il n’y a plus de chemin de retour. Le monde s’écroule, il a ressenti avant que le vigile le réveil. Son cœur se promène un peu plus chaque jour dans les limbes et la noirceur qui se dégage de ses yeux colle parfaitement aux bruits intriguant et décadents de la nuit de ce soir. Lucien croise des piétons, hommes et femmes marchant à vive allure dans les rues. Majoritairement seule. Est-ce que eux aussi on mal à l’intérieur ? Veulent-ils fuir ce qu’auparavant ils tentaient de garder précieusement ? Lucien fit un bref passage dans le cœur de la ville. De sa ville. Celle auxquels il a parcouru des longues terrasses de cafés avec Eloïse, les jardins auxquels le soleil brulait sa peau quand il était étendu dans l’herbe avec elle. Désormais, les différentes personnes ou les faux personnages montrent tout leur bonheur aveuglément et surtout sauvagement auxquels Lucien n’arrive pas à reconnaître et a supporter. La ville passe des coups d’éclats de rire a tout va et finit en coup de poings pour des querelles de domination sauvage à la con.

Lucien se trouvait sur le capot de sa voiture et ouvrait les yeux intensivement. Il était 3h00 du matin maintenant, et il avait garé sa voiture en haut de la colline qui domine cette ville. Auparavant, il trouvait sa magnifique de voir toutes ses étincelles, vies et lumières jouir de leur éclat et de leur temps. A présent, il ne ressentait rien mais tout lui venait à l’esprit. Il baissa les yeux pour regarder sa montre. Il se remit debout devant la voiture en tournant le dos à la ville. Demain est un autre jour.

 

 

Le soleil ne brulait pas, il était assez doux. Sur la terrasse d’un café, les faux personnages étaient désormais moins agressifs et bien plus supportable. Sans doutes du fait que quelques mois s’étaient écoulés et que désormais l’été pointé le bout de son nez. Lucien était devant une fille aux yeux noisette qui avait tendance à fuir son regard. Elle s’appelait Eloïse. Oui, « la » Eloïse. Elle était devenu seule, perdue et cruellement désirable devant lui. Elle l’avait appelé quelques jours plus tôt, en indiquant qu’il fallait qu’ils expliquent sur leur passé et leur futur. Lucien n’avait pas crié, ni poussé de coup de gueule. Il avait été sans émotions pour ainsi dire. Il avait accepté de se retrouver à la terrasse du café où ils s’étaient vus pour la première fois. Eloïse avait surement voulu jouer sur les détails. Elle posa son regard sur Lucien tout en prenant une gorgé de son sirop à la violette. Puis elle commença à parler, d’elle, de son dernier gars, un connard apparemment. D’elle complètement perdue et désemparé où toutes ses pensées étaient tournés vers Lucien. Plusieurs fois elle répéta « tu me manques ». Elle se vendait. D’explications en explications, l’attitude de Lucien était toujours sans émotions. Ce qui au final agaça Eloïse.

« Tu n’as rien dire à tout ça ? »

Lucien regardait son café puis la table à sa gauche où il avait cru voir une fille écoutait leur conversation. Il posa son regard sur Eloïse et les mots lui venaient tout simplement.

« Il y a beaucoup de choses à dire sur tout ça. Je vais surement me montrer très froid et tranchant. Mais dorénavant, tu ne me manques pas. Comme toi d’ailleurs. Tu me l’as dis juste avant que je décide d’arrêter notre relation. Tu te sens seule, honteuse et perdue. Tu veux juste quelqu’un qui te prête de l’attention et seulement quand sa t’arrange. Ton ex est un connard et tu n’as pas supporté que quelqu’un te fasse la même que ce que tu fais toi. J’ai entendu des échos comme quoi juste après tu aurais couché avec l’ennemi en quelque sorte de ton ex juste pour le rendre jaloux. Peu importe, au fond ça n’a pas grande importance à mes yeux.

 

-          Laisse-moi rire, tu veux faire le mec confiant maintenant ? Tu veux essayer de te venger parce que je t’ai fait du mal c’est ça ?

-          Tu ne comprends rien. Il ne s’agit pas de vengeance mais de revanche sur ma vie. Le monde ne tourne pas autour de toi mais autour de l’amour, et entre nous il n’y en avait pas. Il marchait que dans un sens. Aujourd’hui, il n’y a plus rien Eloïse.

-          Au fond ouais tu as raison. J’ai jamais fais de recyclage avec mes exs, je ne vois pas pourquoi je ferai un effort pour toi.

-          Tu sais ce qu’on dit... Le verre dans la poubelle verte, le plastique dans la jaune et les papiers dans le bleue. Met toi dans n’importe laquelle, moi je vais à la lumière.

 

Lucien se leva, laissa de la monnaie sur la table et avant qu’Eloïse n’est pu dire quoi que se soit, il s’en alla. Eloïse était abasourdie. A la table d’à coté, une fille se retenait de rire.

 

Renaissance. Voilà ce qui définissait le sourire gravait sur le visage de Lucien. Ses focettes étaient joyeusement dessinés. Nullement grossier et tout en restant calme, il avait remis à sa place Eloïse, redéfinit son existence et par la suite peut être demeuré au soleil jusqu'à la fin des temps. Il marcha, encore et toujours, une fille le bouscula intentionnellement et s’excusa en pouffant de rire, la main dans celle d’un homme. Lucien lui rendit un sourire. Il se promena le long des restaurants nancéens où les terrasses étaient bondées. Par une certaine maladresse de sa part, il tomba nez à nez avec une serveuse qui failli faire tomber son plateau. Lucien avait eu le reflexe de le rattraper. Elle avait des yeux qui vous retournent le cerveau et la main si douce lorsqu’elle reprit le plateau. Elle le remercia et lui adressa un sourire. Lucien reprit son chemin. Il avait déjà fait 50 mètres qu’il s’arrêta d’un coup. Il se retourna et refit le chemin inverse. Il s’asseya a une table et consulta la carte du restaurant. La serveuse qui venait de posé une carafe d’eau le reconnue et se dirigea vers lui en souriant.

« Encore vous ? Alors dites-moi, qu’est ce que je vous sers ? »

Le monde tourne autour de l’amour, il en avait la preuve à chaque coin de rue. Coup de cœur ou coup du sort, cette jeune fille s’appelait Lili. Mais sa, Lucien le découvrira un peu plus tard.

 

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