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Les Chroniques de Gusbby !
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Tu ne vomiras point

TU NE VOMIRAS POINT

Quatre jeunes hommes avancent telle une équipe, soudée par des âneries et des principes. Se déplaçant dans une ruelle à demi éclairée, l’un d’eux posa une question qui allait tous les chambouler. « Bon les gars, on mange où ce soir ? » Téo observe ses amis en pleine réflexion. Cinq minutes passent, quand enfin Simon coupe l’interrogation et propose plusieurs solutions. Cela commence avec le premier choix qui consiste à se diriger vers la plus proche des pizzerias. Téo est motivé mais Fred et Damien sont beaucoup moins enchantés. Le choix numéro 2 se porte sur le grand M jaune qui bordent toutes les générations et qui t’indiquent n’importe où que tu es présent dans la civilisation. Le choix n°3 ne se propose pas, le groupe adhère au grand M. Ces quatre là se dirigent vers un grand schlem.

 

 

« Dans cette nuit pleine et scintillante, nous vîmes cette grande lettre majuscule, qui guide les pèlerins à la recherche de diverses sensations gustatives. Nous fument éblouis devant la splendeur des 1 000 calories que l’on peut ingurgiter avec un seul menu et de l’attractivité des jeux pour enfants dont l’entrée nous est formellement interdite au vue de notre taille plus imposante. Les tables et les sols sont parfois collants, c’en est bandant ! » Tel sont les mots qu’a prononcé Damien devant l’entrée du fameux fast-food ou bien entendu nous furent hilares et non inquiets des déclarations fulgurantes de notre ami. C’est dans sa propre nature, selon la légende. A la caisse, c’est un marathon. Les consommateurs n’arrêtent pas d’hésiter qui se traduit par des hôtesses un peu agitées. Les enfants crient, courent et jouent, laisse de coté leur jus de pomme pour s’intéresser à leur joujou. Je commande à mon tour le menu complet, mon ventre va en être victime à son tour. Et la c’est le drame. L’hôtesse m’informe de l’absence de crème glacée, Fred est agacé, Téo veux être consolé.

En sortant de ce repère, nous croisons un sans abri, le slogan « Venez comme vous êtes » trottine dans ma tête. Nous nous armons de masques d’animaux, entrons une nouvelle fois chez le grand M, histoire de commander à manger pour ce sans abri qui en vaux la peine. Incrédules sont les gens, d’autres acclament nos déguisements. Il est 19h23 quand Fred met en marche la musique de David Guetta. Certains individus se promènent, d’autres courent, nous nous dirigeons en voiture vers le stade de foot. Ce soir, notre ville reçoit le club de la capitale, Téo et Damien en sont supporters, mon opportunisme choisira lequel des deux il désire fastigié. Nous croisons les doigts pour un match parfait.

Game Over. J’ai suivi mes deux compères parisiens, pour au final voir qu’ils ont joué comme des bons à rien. Fred est aux anges, les supporters de notre ville également. Mais notre soirée ne s’arrête pas là, nous nous dirigeons toujours en voiture chez Damien, qui pour se réconforter sort de son placard toute une série de bouteilles pour se mettre la tête à l’envers. Je vais me sentir bien en voyant la dose de vodka qu’il me serre. Vingt minutes plus tard, nous sommes rejoins par sa copine, Manon, et par un ami de Fred, Mathieu, arrivé il y a quelques jours du sud. Sa parle football, sa jazze entre le club de la capital et celui qui est populaire dans le sud, je rebois un verre de vodka en passant par un shoot de tequila. J’engloutis un, deux ou trois kiwi et je commence à rire bêtement de Damien, des âneries qu’il me dit et à débiter tellement de choses stupides sur l’amour et la vie, entre Ken et Barbie en passant par les cœurs brisés et les culs mal lavés.

 

 

Téo se remet doucement de sa mixture de plantes quand nous décidons de partir à l’aventure en ville et de demander l’hospitalité à un videur de boîte de nuit. Tout le monde a bu, nous patientons dehors pour prendre un taxi.

 

 

A 8 ans ma mère me répétait sans cesse que j’abusais trop souvent du jus d’orange parce qu’elle avait peur que je n’arrive pas à m’endormir les soirs et que j’en profite pour regarder le dernier film de Bruce Willis qui passait à la télé. 12 ans plus tard, Willis a été remplacé par Bieber bien évidemment, et j’ai remplacé le jus d’orange par une certaine boisson dénommée A-L-C-O-O-L. Alcool c’est synonyme de dépravation, de naïveté et de rires sans raisons. Certains mecs s’en servent pour pouvoir sauter sur la première fille qui passe en soirée et prendre un air innocent quand sa copine, qui par inadvertance était à cette soirée, le prend en flagrant délit d’infidélité. A croire que l’alcool allait le protéger de tout, quel naïveté, j’en suis tout retourné. Il ne faut pas comprendre naïveté et innocence, l’innocence c’est ce qui te permet de plonger dans ton enfance. Quand tu voulais devenir cosmonaute, Lucky Luke ou encore Spiderman. Pour ma part, je voulais devenir Batman pour le côté héroïque du personnage et d’autre part je désirais être une chips, parce que ça plait à tout le monde et que ça fait un bruit tellement croustillant que ça en devient craquant. Ce rêve est tombé à l’eau lorsque j’ai abusé des chips au paprika et que je suis resté sur le « pot » toute la nuit. Ou peut être était-ce dû à mon addiction pour le jus d’orange... Tant pis. J’ai commencé à boire à 9 ans. Correction. J’ai gouté à un alcool à 9 ans. Réveillon du nouvel an et tout ce qui s’en suit. A cette âge, tes soirées ressemblent plus encore à une parodie de Disney Chanel qu’à une soirée Guetta à Ibiza, alors quand tu commences à boire un petit verre de champagne, tu as bien évidemment ton quart d’heure de gloire où tu fais rire tout le monde et bien sur ton quart d’heure « casse-couille » où tu es tellement chiant que tes parents sont à deux doigts de te servir un verre de rhum pour que tu t’endormes. Et après on dit que c’est mignon un enfant qui dort, mais on oubli souvent de dire : Quel cataclysme une fois éveillé ! Enfin bref, Damien viens de me dire que je suis complètement déchiré parce que je lui raconte tout sa. D’ailleurs je suis où là ?

 

  • Dans une voiture

  • Une voiture ?

  • Ouais, une voiture, une caisse, une automobile quoi, me répond il

  • Ah tu veux dire une batmobile ! Je savais bien que tu cachais ton jeu, mais je te préviens, je ne ferai pas Robin !

  • Dites – moi il est vraiment éméché votre ami !

  • Qui a parlé ? je demande

  • C’est juste le chauffeur de Taxi, on est bientôt arrivé.

  • Un taxidermiste ! Mais t’es complètement malade, il va nous choper, nous tuer et nous mettre de la paille dans le cul, merde c’est ça que tu veux. Et puis pourquoi tu ris, on va se faire buter mec, il y a encore des chances qu’on puisse sauter par les fenêtres !

  • Putain je confirme, t’es vraiment éméché »

 

 

J’entends les autres éclater de rire, je dois être dans un bon état encore une fois. On arrive devant la boîte, on y croise quelques potes, ce soir nous avons bien l’intention d’être les rois.

On connaît le videur, mais lui ne nous connaît pas. Il nous demande si on est accompagnés, Fred lui demande : « Accompagner de quoi ? ». Une fille se présente devant le videur, et lui indique « Ils sont avec moi ». J’acquiesce sans hésiter, le videur nous laisse passer. Révélation. Cette fille est l’une de mes ex (d’un soir), je ne l’avais pas reconnue, elle s’appelle Justine, enfin je crois. Damien me demande «  Tu l’as niquée ? » Je réponds malheureusement « Ouais ». Elle n’est pas moche, je la trouve même bien fringuée mais elle a tendance à me coller. Nous sommes neuf à une table. Damien, Manon, Téo, Fred, Mathieu, “Justine“, deux de ses copines et moi-même. Elle me raconte, enfin elle me crie, qu’elle est en fac, a fait l’acquisition d’un plan cul régulier et qu’elle a son appart. Je l’écoute a moitié, elle l’a bien remarqué. T nous propose qu’on aille danser qui se formule ainsi « On va jumper ? » .L’euphorie au cœur, le rire aux lèvres et la musique dans les oreilles, on danse, on saute comme des dingues. J’aperçois Justine qui me fixe en dansant avec la barre. J’observe quasiment que ses nibards. Damien s’approche de moi et me crie à l’oreille « Refais-toi là ! » Je lui réponds « Ouais pourquoi pas ». Je m’avance tout en gardant le rythme de la danse. Je suis collé à elle, voila qu’elle m’embrasse au fur et a mesure que la musique passe. Il est 3 heures et demi, je ne ressens rien en cet instant mais simplement envie d’aller au lit. Je suis toujours dans un état second, devant moi un mec trébuche et je me mets à rire comme un pauvre con. Dans l’oreille, Justine me crie qu’elle veut aller faire un tour. Je la suis sans protestation, il était temps j’allais devenir sourd.

On se met à marcher le long de la rue quand je regrette déjà quand elle se met à me parler. De son plan cul régulier, de l’amour et de nous. J’ai du mal à marcher droit, je l’écoute à moitié, encore une fois elle s’en aperçoit et commence à m’engueuler. J’entend les mots « Egoïste » , « Incompréhension » et bien entendu « cul » et « bite ». Elle me fait la morale sur mon attitude pour quoi je ne l’ai pas rappelée. Et là je commence à me souvenir pourquoi je ne l’ai pas rappelée, elle me faisait chier. J’ai envi de lui avouer. Je commence à ouvrir la bouche et j’ai soudain envie de vomir. Elle continue de blablater, je ne la regarde toujours pas quand je m’assois sur un muret. J’ai simplement envie qu’elle se taise, qu’elle me laisse et qu’elle rentre chez elle. Mais non toujours pas. Alors je commence à dire « Justine». Et là elle me coupe, en protestant que mes excuses ne seront pas sincères et qu’elle n’était plus aussi naïve qu’elle pouvait l’être hier. Cette fois ci « Justine s’il te plait … » Et elle continue à jacter, là je suis grave énervé quand je commence à lui dire :

« MAIS TU VAS LA FERMER TA GLUUURB ! ».

Une nouvelle fois, Game Over. Je viens de vomir certes, mais à moitié sur elle et l’autre par terre. Je vois ses chaussures maculées de vert et ses yeux qui pourraient m’envoyer des éclairs. Elle m’insulte de dégueulasse, me gifle et part en courant. La bonne nouvelle c’est qu’elle ne traine plus dans mes pattes, la mauvaise c’est que j’ai encore envie de relâcher mon Big Mac. Je me tiens le ventre quand je vois débarquer Damien, Téo et le reste de la bande. Naturellement, ça rigole et ça charrie, le pire dans tout ça c’est que F à assisté a la scène et ne peut se retenir d’éclater de rire. Je revomi une seconde fois. Je vois un flash mais je ne fais pas gaffe.

 

Cette seconde dose de vomi m’a carrément affaibli. Je ne comprends rien à leur question, ils rigolent encore une fois à la vue de mon regard vide. Damien et Téo me portent sur leurs épaules et me font m’asseoir dans la voiture de Fred. Nous rentrons en direction de la maison de D. Du moins pas aussi vite que je l’aurai espéré. J’ai supplié Fred de s’arrêter trois fois en route pour pouvoir vomir en paix, rien ne sortait malheureusement. Arrivés chez D, je suis un vrai zombie, j’ai simplement envi d’oublier cette nuit. Je me pose sur un matelas et tire une couverture jusqu’au menton pour ne pas avoir froid. Soirée bizarre, soirée soiffard, je retiens seulement dans cette boîte toutes les paires de nibards. Demain j’aurai tout oublié, c’est peut être ça au fond les meilleurs soirées.

 

Epilogue

Simon se réveille doucement quand il voit l’heure affichée au cadran. Il essaie de se remémorer, se rappeler, évoquer un nom, un objet, rien n’y fais, il ne se rappelle nullement de cette soirée. Il se met en tailleur sur le matelas, commence à avoir un peu faim et a encore froid. Il se lève et prend la direction de la cuisine de Damien quand en ouvrant la porte il aperçoit Téo, Manon, Fred, Mathieu et bien entendu Damien l’applaudir haut et fort avec un slogan bien original et distinguant : « VOMITO !VOMITO ! VOMITO ! ». Effet secondaires des soirées, où le seul témoin de nos déboires s’appelle l’amitié. Bien entendu, c’est encore plus croustillant de partager. Simon  reçoit une notification sur sa page FB, quand il voit une photo de lui, assis sur un muret devant une flaque de vomi. Il ne peut se retenir de rire et s’assoit sur une chaise pour parlementer de cette soirée auprès de ses amis.

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