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Les Chroniques de Gusbby !
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Princesse déchue à reine absolue

Princesse déchue

à reine absolue

 

Il était une fois, dans un royaume faussement merveilleux, une princesse prénommée Innocence, remplit de sagesse et de pureté, était la fille la plus droite et juste que tout prince voulait avoir à son bras. Mais conquis par la naïveté et désirant un prince bien aventureux, vendeur de rêves et a la couronne la plus scintillante, elle ne reconnut pas le vilain imposteur, aux mensonges et aux vices cachés, serait l’auteur du désastre de son cœur et également son plus beau des bourreaux.

Elle l’a aimé.

Jusqu'à s’en faire mal, à n’en plus respirer, suffoquant à chaque mot cruel et méprisant sorti de la bouche de cet individu se prenant pour Henri IV.

Qui a cru qu’à notre époque la monarchie si fausse et hypocrite ne s’appliquait pas pour le commun des mortels ? Et quand le prince veut se croire roi, un jour ou l’autre, il abandonne sa reine.

Les minutes furent des heures, les heures sont devenues des jours puis des mois, Innocence n’eu d’autres choix que de laisser naitre cette double personnalité s’était dévoilée en elle pour prendre les reines de son cœur. Un cœur devenu la boîte de pandore que le chagrin s’était permit d’ouvrir pour la faire sortir de cette tristesse grandissante et la faire devenir, cruelle à son tour.

Amour Stupide, qui l’a rendue bien trop naïve, elle n’avait pas choisi de tomber amoureuse de cet imbécile, il fallait maintenant sans cesse danser jusqu'à s’en faire saigner les pieds, histoire que la douleur au cœur puisse enfin s’estomper et ne pas s’arrêter d’être aussi belle, la violence de la femme est dans ses charmes, Rousseau ne l’aurait pas mieux expliqué.

 

S’en suit la descente aux enfers, un paradis noir sans précédent dont la princesse n’était plus aussi parfaite, n’ayant aucune solution et rongée par une haine qu’elle ne pouvait se défaire, son âme choisit la dépravation. Jouant, écrasant et ridiculisant tous les hommes qui l’ont désirée, ces beaux ignorants finissaient au cimetière des cœurs brisés.

Cette mésaventure continuera jusqu'à ce que le sien soit réparé et malgré toutes ses nuits agitées où elle arborait un sourire fané, même en dansant, elle laissait sur sa joue une larme se verser.

Amour stupide qui t’as rendue bien trop naïve, ne donne pas ton amour au prince charmant, n’existant pas, aucun ne pourra sauver ton cœur agonisant lui a-t-on répété.

 

Lors d’une soirée, titubant seule dans la rue, marchant à sa perte, elle s’arrêta devant un magasin où elle pouvait apercevoir son reflet. Le mascara avait coulé et elle tenait ses talons à la main. Elle ne pouvait faire que l’autopsie de sa dépravation, elle se détestait et n’était rien d’autre qu’une simple épave, vouée a l’échec et au dégoût. Elle ne pu s’empêcher de vomir, histoire de se purger de tous les verres d’alcool qu’elle avait ingurgité.

Après avoir continué de marcher pendant quelques minutes, elle entra dans un bâtiment abandonné pour lequel elle n’avait jamais prêté attention auparavant. Elle gravit les marches de l’escalier qui ne cessaient de craquer, son cœur s’accéléra lorsqu’elle arriva au dernier étage du bâtiment, elle poussa la porte au fond d’un couloir ténébreux.

 

Elle avait une vue imprenable sur la ville, tout en continuant de marcher, elle sentait la légère brise qui caressait ses joues et sa nuque. Elle s’arrêta au bord du toit. Elle fut soudain prise de vertige et eu encore envie de vomir mais il ne fallait pas céder, pourquoi pas juste fermer les yeux, se laisser tomber et quitter ces ténèbres dans lesquels elle n’était qu’une simple paumée. Le vent s’était arrêté, elle lâcha des mains sa paire de talons, un silence glacial régnait sur ce toit.

Quelques minutes plus tard, Innocence avança lentement un pied dans le vide.

 

 

Un jeune homme marchait dans une rue où la foule était encore présente, animée et bruyante, il n’était pas encore 1h du matin. Sa démarche définissait une assurance en lui, le genre de personnage qui connait les règles du jeu puisque c’est lui qui en est le créateur. Il rejoignit un groupe de personnes qui l’attendait devant la boîte de nuit. Adam avait le regard qui ne trahissait aucune émotion, son personnage était rempli de mystère et embelli d’un charisme à toute épreuve.

Personne ne savait si au fond, ce jeune homme pouvait ressentir la simple émotion ou un élan de sentiments, ou encore si on pouvait connaitre ses ambitions et ses projets d’avenir. La seule chose que lui voulait ce soir, c’était se mettre la tête à l’envers, rejoindre ses potes, boire et reboire, baiser toutes les poufiasses de cette ville, reboire encore, se shooter, finir ivre le long des bars, rire aux éclats, vomir devant les bars, jurer contre le monde, se souler dans un autre bar et s’endormir quand le ciel deviendra ensoleillé et bleu. Rentrant avec ses potes dans un état second, univers des boites de nuit et de l’illusion, les gens le bousculent, égo surdimensionné les ignorants l’insultent, mais qu’ils aillent se faire mettre se dit-il. La folie est présente, les filles sont excitées, les mâles sont à deux doigts de se masturber. La musique est insoutenable, torturante, la cage thoracique d’Adam était prête à exploser. C’est en buvant son énième verre, qu’il la vit. Cette fille se démarquait des autres, il la voyait sans arrêt dans cette boite de dépravés et pourtant mon dieu ce qu’elle était belle. On racontait selon la légende qu’elle n’était qu’une vulgaire conne bien trop naïve qui se défoulait à présent qu’en baisant avec le premier venu. Alors pourquoi ce soir là elle était si inaccessible ? Tous les hommes présents n’osaient pas tenter quelque chose pour se rapprocher, ils avaient trouvé une personne bien plus forte que eux tous réunis, elle était comme leur déesse qu’ils ne pouvaient conquérir. Mais Adam remarqua une chose, un détail troublant. Une larme coulait sur la joue de cette fille, une larme qui enlevait toutes les dépravations et les débauches que cette fille avait pu faire. Adam avait maintenant le tournis et avait l’estomac en vrac, l’alcool voulait sans doute faire parler de lui.

 

Il était 5h30 quand Adam sorti de cet enfer, il était au bras d’une fille prénommée Léa ou Livia, à vrai dire il s’en foutait. A l’autre bout de la place qui donnait sur la boite de nuit, il aperçut la fille au sourire fané et à cette larme qui avait tristement coulé sur sa joue. Un violent tournis accompagné de douleur à l’estomac se fit ressentir pour Adam, il n’arrivait pas à en définir la cause. Léa/Livia était en train de lui parler :

 

 

<<T’habites ou exactement ? Tu préfères qu’on aille plutôt chez moi ?

  • Ecoute Léa...

  • Moi c’est Lucia !

  • Ouais peu importe, tu m’excuses je préfère rentrer tout seul, je suis fatigué, on se téléphone ok ?

  • Pauvre con va.

  • J’y penserai. >>

 

 

Adam marchait le plus vite possible, il devait retrouver cette fille, chose peu facile vu qu’il n’y avait quasiment personne dans les rues. Il passa devant des agents d’entretien de la ville, les salua et leur demandèrent si par hasard ils auraient croisé une fille, avec des cheveux châtains, d’une taille d’environ 1m70 et plutôt jolie. L’un des agents lui indiqua qu’il avait aperçu une fille ressemblant à la description qu’avait donné Adam mais qu’elle se promenait pieds nus environ deux rues plus loin.

 

<< Pourquoi voulez vous savoir où elle se trouve ? demanda l’agent d’un air méfiant

  • Sincèrement Monsieur, je ne le sais même pas moi-même. >>

Adam remercia l’agent et couru pour rejoindre le plus vite possible cette fille.

 

Voila maintenant une demi-heure qu’il tournait en rond, et aucune trace d’elle. Adam s’assit sur les marches d’un bâtiment à l’aspect délabré. Qu’est ce qu’il foutait là ? L’alcool s’était dissipé mais la fatigue s’était installée, il valait mieux rentrer. Il sorti son téléphone, chercha le numéro du taxi dans son répertoire et commença à appeler. C’est à ce moment là que quelque chose atterri sur le trottoir à quelques mètres où se trouvé Adam. Il ne réagit pas tout de suite mais en regardant autour de lui, il aperçut quelque chose sur le trottoir qu’il n’avait pas remarqué en arrivant dans la rue. Il se leva, mis fin a la communication avec le chauffeur de taxi et se dirigea vers l’objet situé sur le trottoir. C’était une paire de talons. Adam les ramassa et essaya de mettre les choses au clair dans sa tête. La fille qu’il recherchait se promenait pieds nus, mais bon, depuis quand les filles abandonnent leurs précieuses chaussures ? Il était fatigué, réfléchir à presque 6h du matin était un supplice. Mais un déclic, une idée noire, voire de détresse lui traversa l’esprit. Inquiet, il leva les yeux vers le sommet de ce bâtiment funèbre où se dessinait la silhouette d’une fille qui avait les bras en croix et les cheveux dans le vent.

C’est à ce moment là que le cœur d’Adam se retourna et qu’il comprit ce qui allait se produire.

 

Innocence avait les bras en croix, il lui suffisait de se laisser glisser par le vent qui soufflait au fur et à mesure du temps qui s’écoulait. Enfin être libre, sortir de cet enfer serait une bénédiction, un renouveau, elle n’aurait plus mal, personne pourrait l’atteindre, lui déchirer le reste de son cœur qui partait en lambeaux. Elle respira profondément, toujours les yeux fermés. Quelques minutes plus tard, Innocence avança lentement un pied dans le vide.

 

 

<< Ne saute pas ! >>

 

La voix qu’entendu Innocence lui bloqua la respiration. Le ton employé dans cette phrase qu’on avait prononcé pour elle, ne contenait aucun élan de désespoir ou de pitié, mais plutôt un sentiment de sécurité, non autoritaire et qui donnait un certain mystère comme si des doutes s’étaient installés à présent dans son esprit. Elle se retourna et vit un jeune homme aux cheveux bruns, qui la regardait avec ses yeux bleus en gardant un air sérieux. Il portait une veste de smoking noire accompagné d’un t-shirt blanc en col V ainsi que d’un pantalon beige où les chaussures étaient assorties à sa veste.

Elle l’avait déjà aperçu ce soir en boîte mais également à plusieurs soirées. D’ailleurs c’était toujours le seul parmi les hommes qui pouvaient être présent en boite qui ne la regardait pas de haut en bas mais qui pourtant la fixait à des moments où elle se sentait malheureuse voire suicidaire.

Le vent quand a lui soufflait de plus en plus fort.

 

<< Et pourquoi je t’écouterai ? On ne se connaît même pas ! lui répondit-elle

  • Parce qu’on est pareil, dit Adam d’une voix forte pour couvrir le bruit vent.

  • Et en quoi ? Regarde toi mon petit, tu respires le dégoût et l’égoïsme, tu crois que je ne sais pas quel genre de mec tu es ? Tu es le type de mecs que toutes les filles aimeraient avoir au départ mais une fois que le rideau est tombé, elles chialent toutes en voyant que le joli rêve devient cauchemar. Tu fuis devant l’adversité et devant les sentiments, tu es un lâche en plus d’être pathétique.

  • Je vois, et tu crois que de sauter et de se fracasser le corps contre le béton est une solution pour que tu arrêtes de devenir une fille sans cœur et cruelle ? Tu crois que tu n’essaies pas de fuir là ?

  • Je ne fuis rien du tout, tu ne sais pas ce que c’est que d’aimer du plus profond de son âme quelqu’un et que de se faire balayer par des remarques, de l’ignorance et du dégoût. Je suis une pute, incapable d’aimer de nouveau, je brise les cœurs et la fierté de tous les hommes que je peux rencontrer. La solitude est devenue ma meilleure amie, le jour où j’ai compris que Cupidon n’était qu’un hypocrite, ignorant et sans neurones. MAIS REGARDE-MOI ! QUI VOUDRAIT D’UNE FILLE COMME MOI ?! JE ME CROIS EN ENFER DONC J’Y SUIS, LE RESTE N’A PLUS AUCUNE IMPORTANCE, criait désormais Innocence dont le vent s’accordait parfaitement à chaque mot qu’elle prononçait.

  • Oui je te regarde, tu cite du RIMBAUD ce qui prouve que tu vaux bien mieux que toutes ces pétasses qui adaptent des citations qui ne vont nullement à leur situation. Mais je t’avoue que je préfère celle de Sartre, L’enfer c’est les autres, au moins la faute n’est pas sur moi. Ecoute, le principal n’est pas la personne que tu es actuellement mais plutôt la personne que tu veux être. Tu te mens à toi-même en voulant être cruelle et t’en souffres, sinon tu ne serais pas sur un toit à vouloir essayer de t’envoler pour pouvoir te sentir enfin soulagée. Tu te demande en quoi on est pareil ? Parce que j’ai été amoureux moi aussi.

 

  •  Oui j’ai aimé et j’ai perdu. J’essaye des tas de filles comme de vulgaires vestes et je sais au fond de moi que je me déteste et plus les jours passent et plus mon cœur s’aggrave. Et puis je t’ai vue ce soir comme tous les autres soirs c’est vrai, mais tout à l’heure j’ai vu cette larme qui coulait le long de ta joue et j’ai su qui tu étais vraiment. Tu m’as ébloui et la sensation que j’ai ressentie, je ne l’avais ressenti qu’une fois dans ma vie.

 

 

Innocence regardait Adam droit dans les yeux maintenant. Elle ne savait pas quoi penser de ce garçon, à la fois si arrogant mais tellement franc voire réaliste, il fallait qu’elle sache.

 

  • Pourquoi tu es venu jusqu'à ce toit ?

  • Ton cœur a appelé au secours, j’ai simplement accouru, répondit Adam tout en se rapprochant d’elle.

  • Tu vas courir à ta perte, à force de trop vouloir sauver les autres, on oublie parfois de se sauver soi-même tu sais.

  • Peut être, mais je prends le risque, je donnerai n’importe quoi pour pouvoir être dans tes bras, tuer tous les ignorants pour pouvoir danser dans tes draps, je ne veux pas te dire au revoir du haut de ce toit, on est pareils et je serai définitivement faible sans toi.

  • Il semblerait que tu sois doué pour la poésie lui dit elle avec un léger sourire.

 

Adam s’avança jusqu'à arriver devant elle.

  • Tant que toi tu me crois, le reste n’a aucune importance. >>

Un long silence s’installa. Les deux personnages se regardaient d’une façon unique, on pouvait apercevoir de la timidité mais également un intense désir mélangé à la peur de l’inconnu. Est-ce que l’amour commençait à éclore entre deux anges déchus ? Ce fut Innocence qui osa parler.

<< Je veux partir d’ici, mais ne me laisse pas s’il te plait, dit-elle avec des lèvres tremblantes.

- Quittons cet enfer alors, répondit Adam avec un large sourire en tendant sa main. >>

 

Le jour se levait et les rayons du soleil apparaissaient sur le visage d’une jeune fille qui avait la tête reposée sur l’épaule d’un jeune homme qui lui caressait les cheveux. Les deux personnages étaient adossés à l’arrière d’un véhicule qui filait en direction de la première sortie pour quitter la ville. Selon la légende ou les bruits qui courent, les deux amants redevinrent anges en retrouvant ce qu’ils avaient perdu depuis le début, l’amour. Certains racontent que les deux amoureux vécurent heureux et bravèrent les dangers, mais cela est une autre histoire.

 

 

 

Amour stupide,

Qui t’as rendu bien trop naïve,

Garde ton cœur au chevalier servant,

Qui saura sauver ton cœur agonisant.

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